Frédéric Fotiadu, directeur de l’École centrale de Marseille, nouveau président de la Fédération Gay-Lussac
La Fédération Gay-Lussac est plus que jamais nécessaire ! Elle est originale dans le paysage de l’enseignement supérieur car c’est le réseau thématique le plus important qui représente 10% des écoles d’ingénieurs en France !
Frédéric Fotiadu, directeur de l’École centrale de Marseille, a été élu Président de la Fédération Gay-Lussac lors de l’Assemblée Générale du 17 mars dernier. Il succède à Pierre Le Cloirec, Directeur de l’École Nationale Supérieure de chimie de Rennes (ENSCR), Président depuis 2015 et arrivé en fin de mandat.
Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours ?
Je suis ingénieur chimiste, diplômé en 1987 de l’École supérieure de chimie de Marseille, devenue ensuite ENSSPICAM (École nationale supérieure de synthèses, procédés et ingénierie chimiques d’Aix-Marseille), l’une des écoles fondatrices de Centrale Marseille.
Après un doctorat de chimie organique, j’ai poursuivi mes recherches à l’université autonome de Barcelone jusqu’en 1994, avant de retrouver Marseille comme Maître de conférences dans l’équipe du Professeur Gérard Buono.
J’ai donc vécu les transformations de l’école de chimie de Marseille qui a connu deux fusions pour devenir l’École centrale de Marseille. Ce fut une très belle aventure professionnelle ! A sa création, j’ai participé à la mise en place des nouveaux programmes et piloté le parcours d’approfondissement en chimie. En 2005, j’ai été nommé professeur au sein de l’Institut des sciences moléculaires de Marseille, avant de prendre la direction de l’École Doctorale des Sciences Chimiques et celle des relations internationales de Centrale Marseille. Je suis directeur de l’École depuis novembre 2009.
Pourquoi l’École centrale de Marseille, qui n’est pas spécialisée en chimie, fait-elle partie de la Fédération Gay-Lussac ?
L’école a toujours fait partie de la FGL car elle est l’héritière d’une école de chimie et nous avons souhaité maintenir ce lien fort avec le secteur. Et l’on retrouve dans notre école toutes les expertises des écoles qui ont fusionné pour devenir l’École centrale de Marseille. Nous avons vraiment fusionné par agrégation de compétences ! En forte croissance, nous sommes une structure de taille moyenne avec environ 1000 élèves et 170 personnels.
Aujourd’hui, nous proposons une formation d’ingénieurs intégrateurs généralistes dont tous ont des compétences minimales en chimie et procédés et dont certains deviennent des ingénieurs particulièrement compétents en chimie, en génie des procédés ou biochimie. Nous délivrons également des masters et des doctorats dans ce domaine. Des 5 écoles centrales, nous sommes la seule qui propose une orientation dans ces domaines.
Par ailleurs, l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur ces dernières années ne nous rend plus si singulier ! Nous sommes dans un mouvement de fusions et beaucoup des écoles de la FGL n’offrent plus uniquement une spécialité en chimie. C’était déjà le cas de CPE Lyon, ESPCI Paris. C’est aujourd’hui vrai pour les INSA, SIGMA Clermont, l’ENSIL-ENSCI (Limoges).
Dans ce contexte où les réseaux se multiplient, quelles spécificités pour celui de la Fédération Gay-Lussac ?
La Fédération Gay-Lussac est plus que jamais nécessaire ! Elle est originale dans le paysage de l’enseignement supérieur car c’est le réseau thématique le plus important. Nous représentons 10% des écoles d’ingénieurs en France avec une grande diversité de nos statuts (écoles publiques, EPA, écoles internes, privées…), de nos réseaux (INSA, INP, IMT, ParisTech, Centrale…)
La FGL nous permet d’échanger autour des métiers de la chimie, de la recherche, autour des spécificités en matière de pédagogie ou de recrutement.
Nous ne sommes pas un réseau corporatif, nous sommes très divers, très ouverts, avec une identité d’autant plus forte qu’elle dépasse toutes ces différences. La FGL forge une identité commune pour parler aux publics qui nous intéressent : les élèves français qui souhaitent s’orienter vers la chimie, les candidats étrangers, les entreprises.
Sur quels axes souhaitez-vous orienter les actions de la Fédération Gay-Lussac ces deux prochaines années ?
La FGL est en croissance. Des écoles nous ont rejoint car il y a une vraie dynamique et un label reconnu.
Un des axes majeur me semble devoir être le développement international par le rayonnement du label FGL et un déploiement à l’étranger du modèle français de formation d’ingénieur. Le projet d’école de chimie à Pékin s’inscrit totalement dans cette logique. Il est difficile aujourd’hui de se placer sur le marché mondial de l’enseignement supérieur et d’y sélectionner de bons candidats. Nous sommes des écoles de tailles modestes : les 20 écoles diplôment 1700 élèves par an. La FGL nous donne la taille nécessaire pour commencer à être visibles dans le monde. Notre modèle de formation est une vraie force dans ce marché concurrentiel et l’international une nécessité pour diversifier nos publics et nos ressources.
Un deuxième axe qui me semble prioritaire est justement la diversification des publics. La FGL a déjà montré sa capacité à diversifier ses recrutements et les CPI en sont la parfaite illustration. La FGL réfléchit aujourd’hui à développer des voies d’accès pour d’autres publics mais aussi à une offre de formation pré-diplômante ou diplômante complémentaire, sous la bannière FGL.
Enfin, les relations avec les organisations professionnelles. Nous devons nous adresser d’avantage à celles-ci en tant que FGL. Nous représentons la totalité des formations d’ingénieurs chimistes en France et nous devons donc être leur interlocuteur privilégié, incontournable.
A l’occasion de l’Assemblée générale, la Fédération Gay-Lussac a également renouvelé son Bureau.