Les allergies : quand la chimie nous joue des tours !

Avec le printemps revient le soleil, les bourgeons, les oiseaux qui chantent… et pour beaucoup, un concert de reniflements et d’éternuements. Eh oui, c’est la saison des allergies ! Notamment en raison de la libération de pollen par diverses plantes. Mais derrière ce calvaire printanier se cache un véritable feuilleton chimique.
Plusieurs recherches et études scientifiques ont été effectuées sur ce phénomène qui touche de plus en plus la population. On constate, aujourd’hui, que 25 à 30 % de la population est allergique à quelque chose.
Allergène et histamine, une petite molécule qui fait pleurer et éternuer
L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes.
Lorsqu’un allergène (pollen, acariens, poils d’animaux…) entre en contact avec notre organisme, notre système immunitaire, un peu trop zélé, le prend pour un dangereux envahisseur.
Résultat : il déclenche une réaction de défense excessive en libérant une molécule clé : l’histamine.
L’histamine agit comme un messager chimique et ordonne aux vaisseaux sanguins de se dilater et de devenir plus perméables, facilitant ainsi l’arrivée des globules blancs.
Ce qui entraîne une cascade d’effets secondaires bien connus des allergiques : écoulement nasal, yeux larmoyants, éternuements.
Il y a-t-il des pollens plus agressifs que d’autres ?
Tous les pollens ne se valent pas en matière d’allergies ! Certains, comme ceux des graminées (blé, seigle, herbe des prés), du bouleau ou du cyprès, sont de véritables terreurs du printemps.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte comme la taille des grains de pollen (plus ils sont petits, plus ils pénètrent facilement dans les voies respiratoires), leur composition chimique (certains pollens contiennent des protéines particulièrement irritantes) ou encore leur mode de dispersion (par le vent, les insectes, …).
Si on y ajoute la pollution de l’air, le réchauffement climatique (et oui !) et d’autres facteurs connus ou encore méconnus, on obtient un véritable cocktail explosif pour les allergiques.
Retrouvez cette étude de l’Université du Québec à Montréal (l’UQAM), qui se penche sur les facteurs environnementaux et chimiques influençant les allergies saisonnières, avec une attention particulière aux pollens printaniers.
Par ici et ici.
Les antihistaminiques : les super-héros de la chimie
Heureusement, la science a trouvé une parade : les antihistaminiques.
Pour avoir un printemps un peu plus vivable pour les allergiques, ces molécules (les antihistaminiques) agissent en bloquant les récepteurs de l’histamine sur nos cellules, empêchant ainsi la cascade inflammatoire de se déclencher.
Mais attention, certains antihistaminiques de première génération ont un effet secondaire bien connu : la somnolence. En bloquant les récepteurs de l’histamine dans le cerveau, ils provoquent un effet sédatif. Une bonne excuse pour piquer un somme sous un arbre en fleurs… à condition de ne pas être allergique au pollen, bien sûr !
D’autres traitements sont envisageables comme la désensibilisation par exemple.Si vous souhaitez devenir un expert et en savoir plus sur les allergies et toutes ses réactions en chaîne, rendez-vous sur le site de l’INSERM.
Les allergies printanières sont une véritable guerre chimique entre notre corps et des ennemis souvent inoffensifs. Heureusement, la science nous fournit les armes pour limiter les dégâts.
Alors, la prochaine fois que vous éternuez en pleine nature, rappelez-vous que c’est juste de la chimie qui fait des siennes !