LA PAROLE À Laurent Prat, directeur de Toulouse INP-ENSIACET, coordinateur du projet de plateforme d’enseignement de la FGL

Au printemps dernier, plusieurs écoles de la FGL se sont mobilisées pour construire ensemble une plateforme de contenus pédagogiques accessibles à distance. Ce projet fait partie de ceux retenus par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation dans le cadre de l’appel lancé au moment de la crise sanitaire et dans la perspective de la rentrée de 2020 sur « l’hybridation des formations dans l’enseignement supérieur ».

Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste ce projet ?

Les écoles de la Fédération ont, non seulement une culture commune, mais elles ont également la capacité et la volonté de mettre en œuvre, ensemble, des projets structurants. C’est le cas des classes préparatoires intégrées Gay-Lussac ou de ses instituts franco-chinois par exemple. Au moment de la pandémie, nous nous sommes très rapidement mobilisés pour réfléchir à une mise en commun de cours en distanciel. Le projet prévoit aujourd’hui une plateforme avec 40 modules du L1 au L3 dans les matières des sciences pour l’ingénieur, la chimie, le génie des procédés, les soft skills et travaux pratiques, soit environ 800 heures d’enseignements accessibles en asynchrone à distance. La FGL propose ainsi une bibliothèque d’enseignements mutualisés et accessibles aux enseignants des 20 écoles. Elle met enfin à leur disposition des outils et supports partagés (systèmes audiovisuels, connexions), un réseau d’enseignants référents et souhaite renforcer les échanges d’étudiants inter-écoles.

Quelle est sa philosophie, son objectif ?

Ce projet s’appuie sur les expériences réussies dans la plupart de nos écoles sur la période du confinement. L’ENSIACET avait, par exemple, lancé dès le mois de janvier son double numérique. Nous avons très vite éprouvé le besoin de partager nos expériences et de nous appuyer sur les écoles du réseau ayant un temps d’avance.

Nous avions aussi en tête de minimiser les risques pour nos écoles dans un contexte sanitaire incertain, de sécuriser la réussite des étudiants et les conditions d’obtention des diplômes pour l’année 2020-2021. Certaines des écoles de la FGL sont de petites structures avec un risque fort lié à la crise (absence d’enseignants, confinements localisés…) Ce projet de partage des contenus est apparu rapidement comme une des solutions.

Quelles sont les prochaines étapes?

Nous avons remporté l’appel à projets du gouvernement et une enveloppe d’un peu moins d’un million d’euros en juillet dernier. Nous avons dû mobiliser beaucoup d’énergie dans les directions de nos écoles pour présenter notre projet en 15 jours à côté à de gros établissements, universités, regroupements. Nous achevons maintenant une première phase de co-construction de la plateforme avec les enseignants chercheurs sur cette période très courte du premier trimestre, où ceux-ci sont toujours très fortement sollicités et à laquelle est venu s’ajouter un nouveau confinement. Le « kick-off meeting » a eu lieu le 1e décembre avec l’équipe de l’ANR qui suit le projet. Nous avançons étapes par étapes, d’un petit groupe restreint, à un nombre de plus en plus important d’enseignants chercheurs participants. La première version de la plateforme devrait être fonctionnelle avant la fin de l’année.

Et ses points forts ?

C’est un projet qui respecte la politique propre des sites tout en s’inscrivant dans notre réseau national métier ! Conçue avec l’aide d’ergonomes, d’ingénieurs pédagogiques, la plateforme sera suffisamment souple pour s’intégrer et venir en soutien des projets d’enseignement à distance de chacune de nos écoles. Nous avons volontairement laissé les formats libres pour les cours avec un centrage autour des métiers de la chimie afin que les équipes enseignantes puissent partager des contenus et leurs expériences.

En conclusion…

Cette plateforme d’enseignements hybrides permet de soutenir nos enseignements et nos diplômes en France et à l’international et répond aux besoins d’enseignements à distance.

Sur le long terme, nous souhaitons la consolider pour accompagner les projets communs de la Fédération en harmonisant les pratiques et les outils et renforcer à l’étranger la visibilité et la place de la formation à la française sur les métiers de la Chimie et du Génie des Procédés (en formation initiale et continue).